Description
Camera SONY Nex FS100 objectif 18/105 sur SD
location Bretagne Rennes video audiovisuel
Caractéristiques
Caractéristiques
La NEX-FS100K est une « petite bombe ». Son ergonomie, sa qualité d’image et même son look ne laissent pas indifférents d’autant que son prix de 6200 euros TTC est ‘relativement’ modéré vu ses performances. Présentons la bête…
Positionnement marketing
Les caméscopes à faible profondeur de champ sont à la mode depuis le succès du Canon 5D Mark II en vidéo. Sony s’est inscrit dans cette tendance en commercialisant le NEX-VG10 en 2010 qui reprenait le fameux « flou d’arrière-plan », mais associé à une ergonomie de « vraie » caméra (autofocus, prise en mains). En 2011, Sony monte en gamme avec le FS100EK qui se rapproche davantage du cinéma numérique grâce à son capteur Super35 Exmor. Attention, le format Super35 cinéma n’a rien à voir avec le 35 mm photo. Ici, le capteur n’est pas 24×36, mais s’apparente à un capteur APS-C.
La qualité d’image HD est du coup améliorée avec un balayage en 50p et une sensibilité très efficace en basse lumière. Vendu 6000 euros HT avec l’objectif Sony SEL18-200, le FS100EK se trouve déjà à 6200 euros TTC chez les revendeurs, et à 5860 euros TTC sans l’objectif.
À qui se destine le FS100EK ? Nous sommes tentés de répondre « tout le monde » car la frontière séparant le professionnel du broadcaster est aujourd’hui de plus en plus floue. Depuis que des réalisateurs filment leurs publicités et leur série TV avec un reflex ou une caméra de poing, on ne s’étonnerait pas de voir une FS100EK sur un film de Jeunet, un clip de Madonna, une publicité Breitling ou simplement un film de mariage ! C’est d’autant plus vrai que le FS100EK est utilisable dans tous les types de production grâce à un boîtier « transformable » et des réglages polyvalents (grand-angle, zoom 11x, poignée amovible).
Quels concurrents ?
Le Sony FS100 défie naturellement les reflex/caméra type Canon EOS 5D/7D mais aussi le Panasonic AG-AF101 qui est fondé sur le même concept optique+grand capteur à un prix de 5000 euros TTC sans l’objectif.
|
|
Format d’enregistrement
Le FS100 appartient à la série NXCAM de Sony qui désigne les caméscopes professionnels d’entrée de gamme filmant au format AVCHD (codec MPEG-4/H.264), soit sur carte mémoire, soit sur une mémoire flash interne.
Voici les définitions d’image proposées sur la FS100 :
-
1920×1080/50p (en 28 Mbit/s, AVCHD 2)
-
1920×1080/50i/25p (en 24, 17 Mbit/s)
-
1440×1080/50i (en 9 et 5 Mbit/s),
-
1280×720/50p (en 24 et 17 Mbit/s)
-
720×576/50i (en 24 et 9 Mbit/s en MPEG-2)
La vidéo est échantillonnée en 4:2:0 à l’enregistrement, mais le FS100EK peut diffuser ses images en 4:2:2 non compressées via la sortie HDMI en tête de caméra (avec un Time Code SMPTE intégré) vers un enregistreur externe.
Les clips sont enregistrés sous forme de fichier MTS sur une carte mémoire de type Memory Stick ou SD situé dans un lecteur à l’arrière du boîtier. Une carte SDHC (classe 6) de 32 Go peut ainsi contenir jusqu’à 2h50 d’enregistrement en HD 1080/50i à 24 Mbps.
À noter que Sony propose aussi une unité d’enregistrement à mémoire flash de 128 Go, le HXR-FMU128 en option. L’enregistreur peut stocker jusqu’à 11 heures de vidéo en qualité HD (24 Mo/s). Il se fixe sur le boîtier du FS100 et permet d’enregistrer de manière hybride à la fois sur la mémoire flash et sur la carte mémoire. Cela permet de créer un backup de vos rushes pour les transmettre immédiatement au monteur, mais c’est aussi une sécurité en cas de panne de l’un des deux supports, ou même de vol (de nombreux JRI se font confisquer leur carte mémoire par la police dans certains pays). Prix: 950 euros TTC.
L’enregistrement audio s’effectue au format PCM linéaire 2 canaux, 16 bits, 48 kHz ou en Dolby Digital 2 canaux. Le FS100EK dispose de deux prises XLR et d’une sortie casque mini-jack. Un micro Sony ECM-XM1 est fourni avec le caméscope.
Capteur Super-35mm
La particularité du FS100 est son grand capteur CMOS Super35 Exmor (3,37 mégapixels effectifs). C’est notamment à lui que l’on doit la fameuse profondeur de champ. À noter que ce capteur est également intégré au Sony PMW-F3 positionné dans une catégorie bien supérieure (15000 euros avec objectif).
Son avantage comparé à un capteur 24×36 de reflex, est de fonctionner sur une fréquence élevée de 50 images par seconde en mode All Scan, permettant de minimiser l’effet d’Aliasing, et les artéfacts (dont souffre le Canon 5D qui filme en 25p uniquement). Ce capteur offre en outre une excellente sensibilité adaptée au tournage de faible éclairage et nous verrons par la suite que ce n’est pas juste un argument marketing.
Objectif interchangeable à monture E
Le caméscope est proposé avec objectif (FS100K) ou sans objectif (FS100).
Le FS100K est fourni avec l’objectif SEL18200 (E 18–200 mm F3.5–6.3) que nous connaissons déjà bien puisqu’il est fourni avec le NEX-VG10. Très polyvalent, il se compose :
-
d’un zoom 11x,
-
d’une focale grand-angle de 28,8mm en équivalent 24×36,
-
d’un moteur AF silencieux (qui évite les vibrations),
-
d’un stabilisateur d’image optique SteadyShot disposant d’un mode « actif » qui amortit les tremblements et les mouvements verticaux.
Dans tous les cas, le FS100 peut recevoir n’importe quelle optique à monture E de Sony mais aussi d’autres lentilles grâce à une bague d’adaptation comme le Sony LA-EA1 (200 euros) qui permet d’utiliser les objectifs à monture A du même fabricant. D’autres adaptateurs tiers permettent d’utiliser une gamme d’objectifs encore plus importante (Zeiss, Leica, Canon). Sachez simplement que tous les objectifs ne permettent pas de faire fonctionner l’autofocus.
Un objectif grand-angle SEL16F28 ultra compact et un objectif SEL1855 équipé d’un zoom 3x sont également disponibles en option.
Fonctions avancées
Le FS100 dispose de certaines fonctions très utiles en tournage dont voici le détail :
Le bouton Slow & Quick Motion permet de filmer des images au ralenti en réglant la cadence de trame à 50 images/seconde, ou bien en accéléré en réglant la fréquence entre 1 et 25 images/seconde. Dans tous les cas le son est coupé et la fluidité de l’image est de meilleure qualité qu’un ralenti effectué au montage (qui interpole les images supplémentaires).
Pour simplifier la mise au point, le FS100 dispose de la fameuse fonction peaking qui trace une ligne autour du sujet affiché sur l’écran LCD. On peut choisir l’intensité et la couleur (rouge, blanc, jaune) de cette fonction très appréciée des utilisateurs depuis quelques années.
Autre fonction qui n’est pas nouvelle, mais très utile, la visualisation de la dernière séquence (Last Scene Review). Elle s’effectue d’un seul bouton pour immédiatement consulter la dernière scène enregistrée.
Enfin, le FS100 intègre un récepteur GPS pour « géomarquer » les clips. Une fonction que de nombreux caméramans apprécient lors du dérushage.
Nous allons à présent découvrir l’ergonomie et la qualité d’image du FS100 qui ne manquent pas d’originalité.
Sur le terrain
Prise en main
En ouvrant le carton la FS100K se présente comme une caméra en kit à monter soi-même, à partir de 6 éléments :
1 – Le corps de caméra
2 – Le viseur-loupe
3 – L’objectif (SEL18-200)
4 – La poignée de paume
5 – Le support micro (qui sert aussi de poignée de transport)
6 – Le micro (ECM-XM1)
Un boîtier parfaitement étudié
Le corps de la FS100 marque une rupture avec l’ergonomie habituelle des modèles Sony où l’ensemble des touches est situé sur le flanc. Ici le boîtier est plat et surmonté d’un écran LCD et de boutons de lecture qui rappellent étrangement les baladeurs vidéo commercialisés par Sony dans les années 1990 et 2000 pour enregistrer et lire des cassettes Mini-DV et HDV. Les ingénieurs ont repris ce look « walkman » pour l’adapter à la FS100. Et c’est une bonne idée !
Troublante ressemblance, non ?
|
|
| Le Sony GV-HD700 | Le boîtier « caméra » du Sony FS100. |
Ce boîtier « plat » de caméra est particulièrement bien agencé. L’écran LCD tactile se relève verticalement. Une molette juste à côté permet de régler la rigidité du mouvement et donc de bloquer l’écran. On peut alors fixer l’énorme viseur-loupe sur l’écran grâce à des pinces latérales. Sa loupe n’est pas très puissante, mais comme l’écran est large (16/9, 8,8 cm) et très bien défini (1 229 000 points) l’affichage dans le viseur est excellent ce qui est rare, même à ce niveau de prix. Le viseur est un véritable tunnel qui isole parfaitement l’oeil de la lumière ambiante. Comme sur la caméra d’épaule Sony PMW-EX-3, une partie du viseur se relève pour dévoiler l’écran tout en laissant un cache pare-soleil autour.
L’interrupteur d’allumage est sur le panel ainsi que le bouton d’enregistrement qui est reporté deux fois sur la caméra (à l’avant et sur la poignée de flanc). On trouve aussi les boutons de réglage du volume des canaux audio CH1 et CH2. On cherche néanmoins longtemps la commande de commutation en mode Lecture qui n’est autre que le bouton VISUAL INDEX. Les clips s’affichent alors sous forme de vignettes sur l’écran et il suffit de sélectionner une vidéo avec le bouton-flèche (EXEC) puis de presser Lecture pour visionner ses images. L’autre solution est de toucher directement les vignettes sur l’écran puisque son revêtement est tactile.
|
|
| Le panneau de contrôle avec tous les boutons. | La molette de réglage pour « verrouiller » l’écran. |
Le menu est très complet. On retrouve l’ensemble des réglages vidéo (balance des blancs, gain, formats) et audio ainsi que les options d’affichage (cadre de sécurité). Mais c’est surtout la variété des formats d’enregistrement qui surprend. Une dizaine d’options est proposée sachant que chaque définition (1080, 1440, 720, 576 lignes) est décomposée en plusieurs débits (5, 9, 17, 24 Mbps). On s’y perd presque !
|
|
| Le menu du FS100 | Les formats d’enregistrement |
|
|
|
| Les vignettes des clips | Une vidéo en lecture |
L’enregistrement s’effectue sur une seule carte mémoire (Memory Stick ou SD) qui s’insère à l’arrière du boîtier. Il n’y a pas de mémoire interne, mais Sony propose en option une mémoire flash de 128 Go (HXR-FMU128) qui se fixe au flanc du caméscope et permet d’enregistrer simultanément sur les deux supports (carte+mémoire flash).
Note : chaque clip peut être « géomarqué » grâce au récepteur GPS intégré au caméscope (désactivable).
La FS100 n’a pas de micro intégré à la coque, mais Sony fournit son micro stéréo ECM-XM1 déjà bien éprouvé sur plusieurs modèles. Ce micro s’installe dans un ingénieux système de barre de fixation qui se visse elle-même à la griffe porte-accessoires à l’avant. L’originalité de ce support est qu’il fait office de véritable poignée de transport.
|
|
|
|
| Le système se visse à la griffe porte-accessoires. | La prise XLR sur le flanc pour brancher le micro. |
L’objectif Sony SEL18-200 qui est fourni avec le FS100K est sans doute le plus polyvalent dans la série des optiques E. Il renferme un zoom 11x et offre un angle de champ très large de 28,8 mm en équivalent 24×36. Il se visse sur la monture à baïonnette. On trouve aussi deux bagues graduées : l’une pour la mise au point, l’autre pour le zoom. Le SEL18-200 intègre un autofocus, mais il ne possède pas de zoom motorisé, il faudra donc faire vos variations de focale à la main. Un pare-soleil le protège contre les chocs et c’est tant mieux, car il coûte cher (800 euros) donc prenez-en soin.
|
|
| L’objectif avec les deux bagues graduées (focus, zoom). | Les boutons de diaph (iris) et de focus auto. |
Qualité d’image
Sensibilité
Elle est excellente au regard de nos tests en laboratoire comme en extérieur et c’est sans doute l’aspect le plus impressionnant. Nos tests en basse lumière révèlent une excellente restitution avec un sujet visible et quasiment sans bruit à 3 lux ce qui correspond à un éclairage extrêmement faible (à peine une lumière de bougie). Le FS100K affiche même une meilleure sensibilité que le Canon 5D Mark II (objectif Canon 24-105mm à F/4) qui possède pourtant un superbe capteur 24×36. Quant au Panasonic AG-AF101, il est très derrière avec son capteur Micro 4/3…
|
|
| Sony FS100K à 3 lux | Canon 5D Mark II (optique f/4) à 3 lux |
Piqué d’image
Il est lui aussi remarquable. Nos tests effectués sur mire montre une parfaite nuance des lignes sans moirée ni aliasing. La promesse du capteur Super35 à 50i/sec est donc tenue.
|
|
| Sony FS100K | Canon 5D Mark II |
|
|
|
| Sony FS100K | Panasonic AG-AF101 |
Colorimétrie
Le rendu chromatique du FS100 est bien équilibré et parait du coup beaucoup moins flatteur que celui du Canon 5D Mark II qui contraste énormément les couleurs avec des teintes plus vives. Pour autant, la colorimétrie du FS100 n’est pas fade, loin s’en faut et vous constaterez par vous-même sur notre vidéo que l’on peut obtenir des images superbes en extérieur.
|
|
| Sony FS100K | Canon 5D Mark II |
Qualité optique
Compte tenu du poids conséquent de la FS100K (presque 3 kilos), nous conseillons de filmer avec un trépied. On peut toutefois l’utiliser au poing grâce à la poignée sur le flanc droit qui est amovible à 90°. Pour notre test de terrain, nous avons d’ailleurs filmé sans trépied en posant le plus souvent la caméra sur les genoux. L’image est assez stable, car le steadyshot intégré fait des merveilles en mode « actif ». Rappelons que cette technologie de stabilisateur « made in Sony » utilise à la fois des lentilles et un traitement du capteur pour amortir les mouvements horizontaux et verticaux du caméraman. Résultat : on peut quasiment filmer en marchant ou en zoom, sans à-coup.
Concernant la profondeur de champ, elle est bien présente et la bague de mise au point permet de jouer sur différents niveaux, mais l’on n’atteint pas la faible profondeur de champ quasi chirurgicale du Canon 5D Mark II. Vous le constaterez encore dans notre vidéo (plan sur la barrière avec le cheval).
|
|
| Grand-angle 28,8mm | En zoom 11x |
Slow & Quick Motion
La fonction de ralenti/accéléré (bouton S & Q) n’est pas nouvelle chez Sony puisqu’on la trouve déjà sur les caméscopes XDCAM EX comme le PMW-EX3 ou PMW-EX1R. Son principe repose sur le choix de la fréquence de trames (nombre d’images par seconde) qui permet d’enregistrer une séquence directement au ralenti ou en accéléré. Ainsi lorsque vous réglez le S & Q sur 50 im/sec avec la molette la séquence sera captée à une vitesse 2 fois plus lente c’est à dire au ralenti puisque la fréquence normale est de 25 im/sec. On l’emploie pour accentuer une émotion (un enfant qui court) ou décomposer un mouvement sportif. À l’inverse si vous captez 1 image/sec vous obtiendrez une séquence ultrarapide. L’accéléré est souvent employé dans les films pour montrer le temps qui passe (les nuages qui défilent).
Montage
Le FS100 appartient à la série NXCAM autrement dit un caméscope AVCHD. Ce format a longtemps posé des difficultés aux monteurs, car son encodage MPEG-4 fortement compressé nécessitait une configuration informatique musclée (plusieurs Giga de processeur et de mémoire vive). En outre, de nombreux logiciels ne géraient pas le format AVCHD nativement.
À ce jour, la plupart des logiciels de montage éditent en AVCHD en natif (Edius, Sony Vegas Pro, Premiere) à l’exception de Final Cut Pro qui oblige à un transcodage en Apple ProRES 4:4:4. La dernière version Final Cut Pro X (testé) peut néanmoins importer nativement l’AVCHD directement depuis le caméscope.
Le mieux reste d’importer ses fichiers manuellement en insérant la carte mémoire dans son ordinateur et d’aller chercher les fichiers MTS stockés dans le dossier STREAM. Un fichier de 1,15 min en 1080/25p pèse environ 200 Mo. Naturellement, plus le débit choisi est faible et plus la définition est basse et moins le fichier sera « lourd ».
Pour ce test, nous avons réalisé un montage sur Sony Vegas Pro 10 (qui tourne comme une horloge en AVCHD) en combinant des rushes en 720/50p et en 1080/25p. Notre ordinateur était une tour HP renfermant 4 processeurs (Core2 Quad) et 6 Go de mémoire vive.
Verdict
Faut-il acheter le Sony FS100K ? Oui dans la mesure où c’est un caméscope réussi et performant tant en terme de qualité d’image (sensibilité exceptionnelle) que d’ergonomie. Comparé au Panasonic AG-AF101 (qui est vendu 5000 euros sans objectif), nous préférons la Sony FS100K qui coûte certes 1500 euros de plus mais, avec un très bon objectif et une meilleure image.
Le choix est plus incertain face au Canon 5D Mark II dont le prix chute à 2800 euros avec un objectif Canon 24-105 et un capteur 24×36. Mais son ergonomie reste très sobre (pas d’autofocus, pas de XLR). Bref, si vous avez les moyens de vous équiper d’une FS100K, la messe est dite…
Le Sony FS100K marque aussi une belle évolution chez Sony. Le fabricant a su adapter les qualités d’un reflex à un caméscope tout en proposant un produit relativement bon marché aux productions de cinéma low-cost. Il s’agit pour nous de la meilleure offre en caméra numérique sur le segment de prix 5000-7000 euros. Les étudiants en cinéma vont l’adorer.